Sorry, you need to enable JavaScript to visit this website.

Ugo Rondinone

1964
Installé depuis plus de dix ans à New York, Ugo Rondinone est né à Brunnen, dans le canton de Schwyz, en 1964. Entre 1986 et 1990, il étudie les beaux-arts à Vienne, à la Hochschule für Angewandte Kunst.

L’artiste se met alors régulièrement en scène sous les traits d’un personnage de clown solitaire qui fonctionne comme un alter ego. Cette figure désillusionnée et mélancolique permet à Rondinone d’évoquer un désenchantement propre à l’époque contemporaine. L’air abattu, silencieux, ce clown apparaît dans différentes vidéos ou en mannequin affalé sur le sol, tel un personnage paresseux à l’oisiveté chagrine, à rebours du rôle humoristique qui lui est traditionnellement attribué. Cette utilisation du travestissement comme forme esthétique se poursuit avec les montages photographiques du visage d’Ugo Rondinone sur le corps féminin de mannequins de magazine de mode pour créer une figure étrangement hybride et toujours empreinte d’un certain spleen. À cette période, ses performances et ses installations lui prodiguent une reconnaissance rapide sur la scène helvétique puis internationale.

Peu à peu, Rondinone étend sa pratique artistique à la sculpture, à la peinture, à la photographie et à la vidéo, pour donner naissance à une œuvre protéiforme où s’entremêlent les références. Le personnage métaphorique du clown s’efface et l’artiste développe un univers d’une grande diversité formelle. Portes closes, ampoules géantes accrochées au plafond, oliviers sans feuilles, transparents ou blanchis, masques grotesques ou encore sculptures monumentales de formes organiques et minérales, ses installations semblent révéler des indices de scénarios mais sans proposer aucune narration explicite. Elles possèdent plutôt la nature fragmentaire et insaisissable de rêves ou de paysages mentaux et se déploient dans un espace aussi réel qu’imaginaire.

Plutôt que créer des œuvres, Rondinone façonne des atmosphères, voire des univers, par le biais d’environnements sensoriels qui laissent entrevoir un monde intérieur. Il se fait le poète du temps qui passe, et nous parle du vide et de l’absence pour mieux les déjouer à travers une œuvre qui s’étire et se développe à la manière d’une constellation.

Ses travaux sont présents dans les plus grandes collections, du MoMA au Centre Georges-Pompidou en passant par le New Museum New York.