B.M.P.T.
Olivier Mosset
Sans titre, 1974
Olivier Mosset
Sans titre, 1969
Olivier Mosset
Sans titre, 1980
Olivier Mosset
Sans titre, 1980
Olivier Mosset
Sans titre, 1984
Mosset, Olivier et Warhol, Andy
Sans titre (Yellow Square), 1979/1985
Niele Toroni
Empreinte de pinceau n° 50 répétées à intervalles réguliers de 30cm, 1993
Niele Toroni
Empreinte de pinceau n° 50 répétées à intervalles réguliers de 30cm, 1993
Niele Toroni
Empreinte de pinceau n° 50 répétées à intervalles réguliers de 30cm, 1993
Niele Toroni
Empreinte de pinceau n° 50 répétées à intervalles réguliers de 30cm, 1973

Fondé en 1966, le groupe B.M.P.T. – Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier, Niele Toroni – s’oppose à la tradition picturale établie tout en revendiquant une abstraction rigoureuse. Libérés des schémas traditionnels, ils recommencent la peinture « à zéro » et mettent à mal le système de valorisation symbolique et esthétique de la peinture.

Si chacun des membres du groupe propose un motif unique d’une grande simplicité – bandes verticales pour Buren, et horizontales pour Parmentier, cercle pour Mosset, empreintes de pinceau pour Toroni –, chaque artiste échange ses œuvres avec celles des autres, dans le but revendiqué de se débarrasser des notions d’originalité et d’unicité, traditionnellement liées à la définition de l’œuvre d’art. Tout aussi polémique qu’éphémère, B.M.P.T. connaît une brève existence d’une année, durant laquelle auront lieu cinq « Manifestations » qui lui vaudront une rapide explosion médiatique.

À la dissolution du groupe fin 1967, Toroni est le seul de ses membres à être resté absolument fidèle à sa méthode de travail initiale (Empreintes de pinceau n° 50 répétées à intervalles réguliers de 30 cm). Par la détermination d’un protocole inchangé, basé sur un geste répétitif, son œuvre échappe aux questions de style, de composition, ou encore de virtuosité. À l’image de la toile cirée de 1973 ou du triptyque de 1993, où les empreintes se déploient sur trois essences de bois différents (pin, hêtre et chêne), il délaisse les frontières de la toile et intervient peu à peu sur tous les supports possibles. Affranchi de toute contrainte matérielle, l’artiste envahit bientôt des espaces très variés – murs, sols, colonnes –, les donnant à voir sous un jour nouveau.

Buren a, lui aussi, rapidement déployé ses rayures au-delà du canevas initial, les déclinant sur toutes sortes d’éléments architecturaux en conservant une largeur de 8,7 cm par bande. Tandis que Parmentier poursuit ses recherches après une interruption de quelques années (1968-1983) en renonçant progressivement à la couleur, Mosset continue ses explorations critiques autour de la pratique picturale par différents moyens. Sa quête d’une autonomie de la peinture le conduira à expérimenter le monochrome, les bandes ou les signes abstraits. Dès 1977 et jusqu’en 1985 environ, la couleur en tant que pure donnée perceptuelle devient l’unique axe de son travail.

Parmi les monochromes de Mosset, la toile jaune de 1979 est porteuse d’une adjonction singulière. Acquise par une collectionneuse new-yorkaise, chez qui se sont retrouvés Mosset et Andy Warhol en 1985, cette œuvre est le fruit d’une collaboration spontanée et inattendue entre les deux artistes. À la suite des encouragements de leur hôtesse à entreprendre un projet commun, Warhol – connu pour jouer de sa notoriété en signant compulsivement les œuvres d’autrui – s’est alors subitement levé pour apposer sa signature au bas de la toile.

B.M.P.T.